Tattoo art fest 5 à Paris : reportage et compte-rendu
L’évènement tatouage de l’année pour le public parisien, c’était ce week end à l’académie Fratellini, haut lieu du spectacle avec son école renommée des métiers du cirque, une véritable cité des arts du cirque, unique en Europe. Après les dernières éditions du tattoo art fest, qui eurent lieu en 2010 à la halle Freyssinet et 2009 au parc floral de Vincennes, ce changement de lieu a eu le mérite d’offrir un cadre particulièrement insolite et disposant d’un cachet unique pour une convention de tattoo, qui a selon nous apporté un réel plus à cette édition 2011 haute en couleurs.
Sur les différents stands des salles de la convention du tatouage de Paris, 5ème du nom, se retrouvaient dans une ambiance festive et animée, de nombreux artistes tatoueurs venus de tous horizons. Placée sous le signe du cirque en hommage au lieu illustre qui l’accueillait, cette édition du salon du tatouage s’est ouvert vendredi 16 septembre, pour se terminer dimanche 18 après 3 jours de trous colorés dans la peau et de spectacles divers
Dès l’entrée sur le site du salon du tatouage, on trouvait les premiers stands de matériel pour les tatoueurs : encres pour tattoo, prothèses de démonstration, crânes décoratifs, dermographes, pochoirs et autres matériels à usage uniques étaient proposés aux professionnels du secteur, venus bien entendu en nombre, que ce soit en tant qu’artistes participant ou au coeur du public. Les stands dédiés aux piercings et aux vêtements et accessoires étaient assez faiblement représentés sur cette convention, au détriment d’un nombre impressionant d’artistes tatoueurs, avec un casting pluri-culturel des plus alléchants (France, Belgique, Allemagne, USA, Pologne, Hongrie, Suisse, Canada, Japon, Tchéquie, Espagne, Italie, Suède, Autriche…) dont notamment : Dimitri HK, Eskimo tattoo, Notché, Urban Legend, Navette, Greg Laraigné, Sanhugi, Stéphane Chaudesaigues, Marquis de Lyon, Kustom tattoo, clockwork needle les japonais Hori Tamotsu, Knucles et Satochi, Eric de l’étoile, les américains Boog, Bill Funk, Fish de think tank tattoo, Shane O’Neill, Joey Ortega, Jason Radcliff ou encore dark art et dr singer de Hongrie et la liste est encore longue comme le bras, avec des spécialistes de tous styles : tatouage tribal, Maori, biomécanique et horror, réaliste, noir et blanc, couleur, japonais, old school et new school, art du point, etc.
Cet évènement, parfaitement orchestré tout au long de ces trois journées dédiées à l’art du tatouage a visiblement attiré du beau monde, dont la désormais célèbre Lucienne, reportrice charismatique à l’oeuvre pour le petit journal de canal +. Sous le petit chapiteau, accessible depuis le parvis extérieur, se sont succédés des shows particulièremet acrobatiques de pole dancing, la fameuse et aguichante danse autour d’une barre, issue du strip-tease et démocratisée pour devenir une discipline quasi sportive (tout en sachant rester sexy)
Sous le grand chapiteau du fest, qui accueillait certains des plus célèbres artistes tatoueurs internationaux de la convention, se sont déroulés de nombreux spectacles durant ces trois jours de folie :
Les performances de danse et d’effeuillement burlesque de Miss Glitter Painkiller et les danses aux accents french cancan burlesque de Miss Lorie Ann auront trouvé leur public, essentiellement masculin il faut le reconnaitre
La trapéziste Kim collait quant à elle parfaitement à l’univers du cirque, trouvant sa place dans le cerceau suspendu au plafond du grand théatre. Ses poses lascives de chat en équilibre précaire ont été très appréciées du public, avec une mise en valeur lumineuse parfaite dans ce chapiteau, cadre parfait pour des artistes de ce type. De nombreux performers issus du monde du cirque ont ainsi pu faire parler leurs talents sur la piste comme dans le public
Dans un autre registre, la finlandaise Lucky Hell et son show d’avaleuse de sabre burlesque a enflammé plusieurs fois le public au cours du week-end grâce à son humour et à sa grâce sur la piste. Seule pratiquante de son art dans son pays, elle a ainsi trouvé au tattoo art fest une audience acquise à ses talents. Au programme, des performances pleines de fun, du plantage de clou dans une narine à l’avalage d’un sabre jusqu’à la garde, en passant par des jeux contorsionnistes et bucaux avec des broches enflammées.
La compagnie Vatra Uchronia a proposé tout au long du week end ses performances décalées et avant-gardistes, dans des costumes à la fois primitifs et futuristes évoquant dans un délire visuel unique aussi bien la science-fiction qu’un retour aux sources de l’histoire humaine. Avec ses cracheurs de feu, androgynes, femmes soumises et enchainées, créatures rampantes se mouvant dans un défilé à la symbolique perverse, cette curieuse troupe a dévoilé progressivement ses talents de performers contemporain du body art, dans un déluge de feu et de pyrotechnie qui ne fut pas sans évoquer les grandes heures du groupe de métal des années 80 WASP, avec ses coups de disqueuse sur une coquille en métal. Dans l’un de leurs show du week end, le final apocalyptique et symbolique de la renaissance de l’homme au travers de sa capacité à évoluer grâce à ses modifications corporelles, s’est déroulé en apothéose par une performance de suspension dorsale aussi aérienne que physiquement spectaculaire : spectacle à réserver aux initiés cependant.
Le sport avait également sa place lors du tattoo art fest 5 avec la présence du sponsor Monster (boissons énergétiques) qui s’est manifesté par la présence de sa team de skateboard et surtout de BMX, avec des champions de France et champions du monde de la discipline comme Raphael Chiquet. Le cadre, un peu étroit, n’était pas forcément adapté pour ces artistes d’un autre genre, qui ont malgré de belles envolées en BMX, également connu de jolies chutes. Plus violent les démonstrations de free fight avec notamment Daniel Quoniam, le précurseur de ce sport en France
Bien entendu, les résultats des traditionnels concours de tatouages ont émaillé les festivités et couronné les artistes les plus talentueux avec les « best of day » et « best of show« . Mention spéciale au fameux concours « Best of bad« , le concours du tatouage le plus moche, avec la victoire incontestée d’un candidat aux fantastiques et hilarantes tentatives de tatouage sur le testicule
Après le groupe de blues garage tout droit venu des sixties Dusty Dandy Le show de samedi aura été cloturé par le groupe Dynasty, qui a proposé à une audience acquise à sa cause un show tribute à Kiss, maquillage à l’appui. Ace Frehley, Paul Stanley, Gene Simmons, et Peter Kriss étaient donc présents au tattoo art fest pour jouer quelques-uns de leurs meilleurs titres
Très beau salon du tatouage que ce tattoo art fest 5, une convention de tattoo qui a su évoluer vers quelque chose de plus vaste et sortir du carcan parfois limité du monde du tatouage pour s’ouvrir à de nombreuses formes d’arts underground ou non, sous représentés dans notre patrimoine culturel. Le plus dur sera de faire encore mieux l’année prochaine !
Reportage photo du Tattoo Art Fest 5
Les meilleurs moments du tattoo art fest, 5ème salon du tatouage de Paris en images avec notre reportage photo