Le tatouage fait-il mal ? Tatouage et douleur



Le tatouage est-il douloureux ?
Le tatouage est-il douloureux ?

Choisir de se faire encrer un tatouage est une décision qui suit une personne tout au long de sa vie. Si l’acte en lui même est de plus en plus banalisé aujourd’hui, les salons de tatouages ayant pignon sur rue, il n’en reste pas moins un acte de modification corporelle plus ou moins douloureux. C’est pourquoi la problématique de la douleur relative à un tatouage est un question qui hante de nombreux (et nombreuses) candidats au tatouage. Alors qu’en est-il vraiment ? Y’a-t’il des endroits du corps plus douloureux que d’autres ? Peut-on réduire la sensation de douleur ? Comment se préparer à la douleur du tatouage ? Voici quelques conseils pour mieux évaluer la sensation si particulière du passage des aiguilles sur la peau.

Le tatouage ça fait mal ou pas ?

Pratique ancestrale, le tatouage traditionnel a toujours été un acte relevant du rite de passage. En tant que tel, il se devait forcément d’être une tradition scarifiant le corps, et donc par définition très douloureux, pour signifier le passage à l’âge adulte. Aujourd’hui toute trace de cette symbolique a en réalité disparu du tatouage dans nos sociétés modernes, bien que de nombreux tatoués recherchent toujours cette sensation par le choix de leurs motifs ou de l’emplacement sur le corps. Avec les machines de tatouages moderne, les règles d’hygiène des salons de tatouage en vigueur aujourd’hui, le tatouage a perdu de sa dangerosité. Néanmoins, il s’agit toujours d’un acte « mutilant« , générant une plaie, des croûtes, et un perçage en de multiples points de l’épiderme, pour déposer l’encre sous la peau, qui engendre des saignements mineurs, mais non sans douleur

Pour un « primo accédant » au tatouage, le premier passage sous les aiguilles reste toujours un moment difficile à préparer. On ne sait alors pas à quoi s’attendre, on se doute bien que la douleur va être présente mais sans moyen de savoir si il sera aisé de la supporter en restant immobile pour que le tatoueur puisse travailler en toute sérénité sur le traçage. A titre de comparaison, on pourrait comparer l’impression donnée par la douleur du tatouage à un scalpel que l’on insèrerait très superficiellement dans la peau, et que l’on déplacerait lentement ou par à coups selon le type de tracé : en effet les motifs demandant des lignes tracées épaisses donnent une impression de découpage de la peau, tandis que les aplats de noirs très importants sont moins précis, la sensation de douleur étant plus diffuse, du fait de l’utilisation d’aiguilles plus nombreuses en même temps. Les tatouages les moins douloureux sont ceux qui utilisent beaucoup les ombrages, nécessitant plus de travail de précision et de variété dans les piqures effectuées que les grands tracés ou remplissages. Le gros tribal bien noir n’est donc pas forcément toujours une partie de plaisir (même si cerains tatoués, avec le temps, parviennent à ressentir un plaisir dans la douleur du tatouage)…

La question la plus importante est généralement celle de la capacité de résistance à la douleur de chacun : en effet la douleur d’un tatouage est subjective, dépend du ressenti de chacun, parfois également du talent du tatoueur, du matériel qu’il utilise (certains dermographes provoquent des vibrations plus importantes des aiguilles, ce qui peut être désagréable), de la nature du motif et bien sur de l’endroit du corps choisi pour le tatouage.

Les endroits du corps douloureux pour un tattoo



Certaines parties du corps sont réputées très douloureuses, bien que cela dépende encore une fois de sensations très subjectives. Il s’agit généralement soit de zones où l’épaisseur de chair et de muscles est moindre, soit d’endroits où la peau est très fine et en général peu exposée :

  • Les côtes
  • Le bas du dos
  • La poitrine et le torse
  • Les oreilles et leur proximité
  • Le long de la colonne
  • le pied
  • Le dessus de la main et le poignet, l’intérieur des doigts
  • Le genou et sa proximité
  • Le cou
  • La pointe du coude
  • Les aisselles

Les parties du corps susceptibles d’être les moins douloureuse pendant la ou les séances de tatouages sont des endroits assez classiques. La douleur reste présente et relative selon l’individu, mais c’est sur ces endroits qu’elle est la plus facilement supportable :

  • L’épaule
  • Le dessus du bras (le dessous à l’intérieur a une peau plus fine)
  • L’avant-bras
  • Le dos en dehors de la colonne et du bas
  • Le ventre
  • Les mollets
  • Les cuisses
  • Les fesses
  • La nuque

Enfin, certaines parties du corps sont fortement déconseillées, d’une part parce que l’encre y tient parfois très mal, et d’autre part à cause de la douleur insupportable générée, que ce soit pendant le tatouage ou lors de la cicatrisation. Mis à part le fait que ces tatouages sont beaucoup plus rares et semblent parfois impossibles à tatouer, ils existent réellement et son extrêmement douloureux, et par conséquent déconseillés aux personnes non initiées :

  • Le dessous des pieds
  • L’intérieur de la main
  • Le sexe (verge, testicules, lèvres, pubis, vulve)
  • L’aine
  • L’anus
  • Les yeux
  • La langue et les gencives
  • Les lèvres
  • L’intérieur des oreilles
  • Le visage

Conseils pour réduire la douleur d’un tatouage

Un tatouage douloureux ?
Un tatouage douloureux ?

– Tout d’abord, si il s’agit d’un premier tatouage, le choix du tatoueur, du motif, et de la zone à tatouer sont des éléments essentiels à prendre en compte dans votre démarche. L’expérience de la douleur du tatouage peut se révéler traumatisante si l’on va plus loin que ses propres limites. Commencer en douceur peut donc être un choix raisonnable, sinon aventureux.

– La connaissance de son propre corps est fondamentale : être à l’écoute de son corps et de vos intuitions sur votre capacité à supporter la douleur est essentiel. Il faut également prendre en compte le fait que la position du tatoué pendant la séance n’est pas toujours d’un confort absolu, ce qui ne favorise pas la tolérance à la douleur. Cette réflexion et cette connaissance intérieure est un bon moyen de prévenir un tatouage qui ne sera jamais fini à cause de la douleur occasionnée

– Il existe des crèmes anesthésiantes ou in-sensibilisantes comme la crème Emla, qui ne s’obtiennent généralement que sur ordonnance et ne sont pas extrêmement efficaces pour réduire la douleur d’un tatouage. De plus ces crèmes durcissent la peau et changent sa texture, ce qui rend le travail du tatoueur plus difficile et risque de déformer le tatouage après la scéance

– Rester calme et détendu pendant la séance est important, le tatoueur prendra souvent le temps de discuter avec vous pour vous rassurer et vous distraire des supplices qu’il vous fait subir.

Concentrer son attention sur autre chose que la douleur permet de mieux la supporter : regarder un film si le tatoueur est équipé, se concentrer sur la musique, sur une discussion, sur des pensées positives. La pratique du yoga ou de la méditation peut aider à se détacher l’esprit de la douleur ressentie, qui est rappelons-le dictée par votre cerveau.

Éviter la consommation d’alcool la veille d’un séance de tatouage, et encore plus pendant la séance, car l’alcool fluidifie le sang et les saignements seront plus importants, et donc à la fois plus douloureux et moins pratique pour le travail du tatoueur. La consommation de psychotropes est également déconseillée, la douleur étant très vive et « énervante » pour l’organisme. En revanche, boire beaucoup d’eau pour s’hydrater et faire des pauses régulières est important

En conclusion, n’oubliez pas que de nombreuses personnes sont passées par le tatouage avant vous, que c’est une pratique dont la douleur est parfaitement supportable pour quelqu’un ayant une tolérance « normale » à la douleur et qu’à la fin de la séance il ne vous restera plus qu’une sensation de brûlure similaire à celle d’un coup de soleil ou d’un bleu, qui ne dure que quelques jours, et est apaisée par les crèmes cicatrisantes à appliquer sur la peau.